Le dernier aviateur
roumain diplômé
de l’Ecole Spéciale Militaire de SAINT- CYR
De retour en Roumanie, il entre à l’Ecole
Militaire de pilotage et d’entraînement de Tecuci, où il est breveté
pilote de guerre le 2 août 1934 sur un POTEZ XXV.
En septembre 1934, il est muté dans la Flottille de Combat de Pipera.
Il est promu lieutenant en 1936.Cette même année, il suit les cours
de l’Ecole de Perfectionnement de Buzau et est breveté pilote de chasse
le 3 sept 1936, sur PZL–1F.
Entre 1936 et 1939, il assure des cours à l’Ecole Militaire de l’Air.
Entre 1937 et 1939, Il sert dans la Flottille de Chasse n°11 de Bucarest. Il
appartient à cette époque à une patrouille (5 avions) d’acrobatie
aérienne où il s’est fait remarqué par " son
élan, sa discipline et sa précision dans les manœuvres ".
Il suit les cours de l’Ecole des Commandants d’Escadrille (1937-1938). Il en
sort 2ème sur 43 élèves, considéré comme
un " élément studieux, avec de solides connaissances
autant tactiques que techniques, et un jugement équilibré et très
logique ".
Le 26 février
1938, il épouse Aurora Angelescu (née le 9 mars 1913 à
Craiova).
Il est promu capitaine en 1939.
De 1939 à 1941, il suit les cours de l'Ecole Supérieure de Guerre
de Bucarest.
Il a prouvé, notamment lors des manœuvres royales, ses qualités
d’observateur et de pilote de bombardement. Il s’est avéré un
" admirable chef de patrouille " manifestant " beaucoup
d'initiative et du sens tactique " selon le lieutenant-colonel Gheorghe
Jienescu qui soulignait aussi " ses remarquables qualités intellectuelles :
vive intelligence, perspicacité, jugement correct, solutions logiques".
S’y ajoutaient aussi " une culture générale d’élite
et une formation professionnelle accomplie", et une personnalité
remarquable : " très discipliné par conviction,
bon camarade, correct, au caractère ferme, consciencieux, ayant une grande
capacité de travail et en particulier dans le domaine intellectuel ;
d’un tempérament posé mais très énergique et décidé ".
De 1941 à 1942, le capitaine Lazăr Lăzărescu est officier
d’état-major à l’Etat- Major de l’Air où il participe aux opérations
de Bessarabie et d’Odessa (1941).
En 1942, à l’état-major du Groupe Aérien de Combat, il
participe aux opérations du Coude du Danube et de Stalingrad.
Lors de la débâcle du 19 novembre 1942, due à l’offensive
soviétique sur Stalingrad, le capitaine Lazăr Lăzărescu
réussit ŕ persuader le commandant du Corps Aérien de prendre des
mesures qui ont permis la sauvegarde de l’aviation roumaine.
Le chef d’état-major, le colonel Constantinescu reconnaissait ses qualités :
" extrêmement intelligent, avec de très solides connaissances
tactiques, il a dirigé dans de très bonnes conditions l’activité
d’information du Groupe grâce à des synthèses quotidiennes
logiques et précises ".
De 1943 à 1944, il est officier d’aviation au Cabinet Militaire du Maréchal
Ioan Antonescu. Le 23 août 1944, il retourne à l’Etat-Major de
l’Air où il est promu au grade de commandant en 1945.
Son fils, Thomas nait le 13 mai 1945.
De 1946 à 1948, il suit des cours à la Faculté de Droit
de Bucarest.
Toujours à l'Etat-Major de l'Air, il est promu lieutenant-colonel en
1947.
Cette année là, il est muté à Mediaş, où il va occuper le poste de commandant
en second de l’Ecole Militaire d’Aviation.
Le 15 janvier 1948, il est mis en réserve.
Il est rappelé le 18 août 1948 pour servir brièvement en
tant que professeur à l’Ecole Supérieure de Guerre de Bucarest,
puisque le 15 février 1949 il est définitivement évincé
de l’armée pour n'avoir pas voulu, comme beaucoup d'autres militaires,
signer la condamnation de Maniu et de Mihalache.
Jusqu’en 1952, il ne touchera ni solde, ni pension.
Entre 1949 et 1950, il séjourne à Băleni, où ses études
civiles en droit lui serviront à passer un examen qui lui permettra d’enseigner
la physique et les mathématiques au collège de la ville, son épouse
y assurant les cours de géographie, d’histoire et de sciences.
La famille Lăzărescu retourne à Bucarest en 1950 et Lazăr
Lăzărescu va occuper un poste de technicien responsable de la construction
et de l’installation sanitaire des hôpitaux au ministère de la Santé.
En 1952, il est licencié.
Ses études de droit lui auraient permis d'exercer le métier d'avocat,
mais les nouvelles lois promulguées à l'époque étaient
contraires à ses principes moraux. Ne voulant pas faire de compromis
avec le pouvoir, il renonce à chercher un autre emploi, il demande sa
retraite militaire et l’obtient le 30 novembre 1952.
En 1953, sa retraite se montait à 340 lei. A titre de comparaison, celle
d’un ouvrier membre du Parti Communiste se montait à 3400 lei. Il a donc
donné des cours particuliers de mathématiques à des élèves
et des lycéens.
Son épouse a travaillé comme professeur de sciences naturelles
et de géographie, dans un collège à Bucarest jusqu'en 1971
où elle a pris à sa retraite.
Après les événements de 1989 en Roumanie, il a été
promu colonel (er) en 1990, puis général de brigade (er) en 1994.
Yves Novak -
Saint Cyrien de la promotion LCL GAUCHER : 1983 - 1986 |
Ses vols :
Le premier avion sur lequel il a volé à l’Ecole Militaire de Tecuci,
le 11 mai 1934 a été un MORANE- SAULNIERE- 35. Il a volé
ensuite sur SET- 2, POTEZ XXV et MORANE- SAULNIERE- 230.
Lazăr Lăzărescu, le 2 août 1934 sur un POTEZ XXV a été
breveté pilote de guerre.
En 1935 et 1936, il a volé sur FLEET F-10 G, AVIA et SET Jaguar.
A l’Ecole de Chasse de Buzau en 1936, il a volé sur HAWK (monoplan anglais),
puis sur MORANE- SAULNIERE- 230, GOURDOU et PZL- 11 F, Sur ce dernier, il a
été breveté pilote de chasse le 3 septembre 1936
Jusqu’en 1941, il a surtout volé sur PZL- 11 F mais aussi sur GOURDOU,
FLEET F-11 G, ICAR et NARDI F.N.305.
En 1942, il a volé sur I.A.R.- 80 et en 1943 sur HEINEL- 112 et MESSERSCHMITT-
109 G.
Il a effectué son dernier vol le 30 septembre 1947.
Lazăr Lăzărescu a volé sur 16 différents types d’avions et a
totalisé 491 heures de vols.
Décorations militaires :
Ordres " Vertu Aéronautique " avec premier ruban
à la croix d’or (1942) ; " Couronne de Roumanie ",
au grade de chevalier avec épée et ruban de la " Vertu
Militaire " (1943) ; " Etoile de Roumanie ",
au grade de chevalier avec épée et ruban de la " Vertu
Militaire " (1943) ; ordre allemand " Croix de Fer "
(1943)
Sources :
- "Cadets roumains à Saint-Cyr" - Maria Georgescu - Editions
militaires
- "Top Gun" - février 2003 - Article
de Mihai Andrei
- documents et récits personnels de la famille Lăzărescu avec
leur autorisation
Arlette NOVAK